D’aspect très exotiques, très « made in USA », parmi les palmiers plutôt résistantes au froid, voilà des espèces (*) que de nombreux amateurs de jardin tropicaux aimeraient voir chez eux. Leur nom est dédié au premier président des États-Unis, George Washington. Ces palmiers poussent naturellement sur la côte Pacifique du sud de l’Amérique du Nord, de Basse-Californie et Arizona jusqu’au Mexique.
Il en existe deux espèces à l’état sauvage, aux feuilles palmées, cultivées aussi pour l’ornement. Faciles à reconnaître âgés, ces palmiers se confondent aisément à l’état jeune, ce qui pose un problème à l’achat, bien sûr, car l’une de ces espèces est plus fragile que l’autre.
Washingtonia filifera ou Washingtonia robusta ? choisir sans se tromper
- Washingtonia robusta : on pourrait dire le mal nommé, pour qui penserait que robusta s’applique à sa résistance. Ce grand palmier, indissociable de l’image que l’on se fait de la Californie et de ses paysages urbains, atteint et dépasse 30m de haut. Il est à croissance très rapide et présente un stipe (tronc) fin et renflé à la base. Les feuilles sont vert clair et présentent, comme la seconde espèce, de nombreux filaments ou fils entre les segments à l’état jeune, qui disparaissent en grande partie en devenant plus âgé. Sa résistance au froid n’est pas très bonne. Il est réservé au climat méditerranéen protégé. Un gel durable inférieur à -5,5°C / -6°C brûle tout son feuillage. Jeune, il ne supporte pas les gels inférieurs à -5°C. Plus âgé, un gel inférieur à -9°C / -10°C peut lui être fatal.
- Washingtonia filifera : le mal nommé aussi, puisque jeune, il ne possède pas forcément plus de filaments ou fils entre les segments que l’espèce précédente. Par contre, il en garde tout au long de sa vie. Le stipe épais et la moindre hauteur (15-16m) donne un aspect beaucoup plus massif à cette espèce. C’est celui que l’on retrouve le plus en France. À croissance rapide, il présente une imposante masse feuillée dans son jeune âge, très appréciée. Sa résistance au froid est meilleure que pour son cousin. Un gel durable de -6°C / -7°C peut brûler une partie du feuillage chez les jeunes sujets. Après 3 à 5 ans d’acclimatation, ce palmier résiste aux gels de -10 à -12°C, exceptionnellement un peu plus.
On voit donc tout l’intérêt de ne pas se tromper à l’achat. Pourtant, sauf à un être un connaisseur, il y a peu de chance de faire la différence chez les jeunes pieds. Il faut donc impérativement s’adresser à un pépiniériste professionnel et rejeter les offres attractives des grandes surfaces et même de la plupart des jardineries.
Où planter Washingtonia filifera ?
Connaître le milieu d’origine des washingtonias renseigne sur leurs préférences écologiques : les deux espèces poussent dans des zones désertiques à sub désertiques. Très fréquents en fond de gorge ou de canyon, ils exigent la présence d’eau en sous-sol ou la proximité d’une rivière. La tête au soleil et au sec, les racines au frais, la nature du sol n’est pas d’une grande importance, pourvu que la terre soit assez riche et plutôt filtrante.
L’espèce filifera présente l’avantage d’être plus résistante à une certaine humidité de l’air et aux gels. On peut donc le cultiver : sur tout le pourtour méditerranéen, dans la basse vallée du Rhône, dans les lieux abrités de la moyenne vallée du Rhône, dans la vallée de la Garonne et une bonne partie du Sud-ouest, en basse vallée de la Loire, sur les îles de l’Atlantique et sur la côte Atlantique et même en Bretagne, malgré sa préférence pour les étés très ensoleillés. Ailleurs, c’est à la connaissance de micro climats avérés que les essais pourront être tentés.
Hors côte méditerranéenne, ne tentez surtout pas la plantation de petits pieds. Vous perdriez votre palmier dés le premier hiver. Pour vous donner les meilleures chances, préférez un sujet aillant déjà une base solide d’au moins 20cm de diamètre et un feuillage dense et trapu.
Comment cultiver Washingtonia filifera ?

De l’eau, un sol riche, du soleil, un maximum de chaleur, et une plantation quand le sol est suffisamment chaud, voilà les règles de base. L’arrosage sera copieux de la fin des gels jusqu’à la mi-automne, inexistants après, sauf en cas d’hiver particulièrement sec et doux.
L’exposition est une clé de la réussite. Offrez-lui un ensoleillement maximal : jamais d’ombre. Pas de courant d’air frais ou froid non plus : l’abri d’un mur ou d’une bonne haie sera appréciable.
Le pied du palmier profitera doublement d’un « paillage » minéral : soit des dalles, soit des graviers ou cailloux clairs, qui garderont une certaine fraîcheur au sol et renverront la chaleur vers les palmes.
Attention toutefois : si votre palmier trouve le lieu à sa convenance, ses proportions vous feront regretter de l’avoir planter trop près d’une allée, d’un mur ou dans un lieu exigu. Laissez-lui un espace d’au moins deux mètres tout autour de lui.
Protéger son Washingtonia du froid, en hiver

Il faut absolument proscrire la culture en bac qui est peu à pas adaptée à cette espèce. Rentrer ce palmier en intérieur lui serait fatal également. Par contre, quelques précautions pourront lui être très bénéfiques en extérieur : bien protéger la plante du froid.
Déposer un paillage épais, bien sec à son pied, sur 50cm de rayon, au moins (feuilles sèches, paille, fougères sèches, écorces broyées…). Regrouper les palmes, au moins les centrales, et les entourer d’un paillasson ou d’un voile d’hivernage. Protéger le stipe (tronc) d’un paillasson de brande, par exemple, ou d’un voile d’hivernage en triple épaisseur. Si les feuilles gèlent en partie, pas de panique ; Elles repousseront.
Si vous faites le choix d’acquérir un beau spécimen de deux ou trois mètres, l’installation d’un fil chauffant réglé pour prévenir des gels inférieurs à -6 ou -8°C peut être une excellente solution (système Palm’Azur, par exemple).
(*) appui bibliographique : Palmiers du Monde – David L. Jones – Ed. Könemann – Cologne, 2000 et La connaissance des Palmiers, culture et utilisation – Pierre-Olivier Albano – Ed ÉDISUD – Aix-en-Provence 2002